Policier/ Thriller·Roman

Au soleil redouté

Au soleil redouté de Michel Bussi, Presses de la Cité, 361 pages

Elles étaient cinq…
Cinq lectrices fidèles et auteures en herbe qu’un concours expédie, pour une semaine, au paradis du Pacifique, les îles Marquises. Au programme, atelier d’écriture sous la baguette du grand écrivain Pierre-Yves François, et puis… tout le reste, bien sûr : découverte de l’île – ce joyau fauve cher à Gauguin et chanté par Brel –, sable noir, folklore local, tatouages raffinés, disparitions mystérieuses et meurtres en série… Sous l’œil placide des grands tikis, quelqu’un tue au soleil. Qui sera la prochaine victime ?

Au soleil redouté est un véritable thriller dans la droite ligne de Ils étaient dix d’Agatha Christie. L’intrigue se déroule sur les îles Marquises dans le cadre d’un atelier d’écriture gagné par cinq femmes. Autour de l’écrivain Pierre-Yves François, cinq femmes qui désirent devenir romancières gravitent.
Mais, tout vire au cauchemar lorsque Pierre-Yves disparaît mystérieusement. Seul ses habits et une mystérieuse pierre tatouée sont des indices de sa disparition. Les cinq femmes vont commencer à mener l’enquête, mais elles vont également commencer à disparaître les unes après les autres.
Avec Au soleil redouté , Michel Bussi nous livre une intrigue impitoyable. Sans s’en rendre compte, on se retrouve complètement prisonnier du roman. L’histoire se passant sur une île, il est compliqué de s’échapper de ce piège. Tout comme les personnages, le lecteur se voit manipuler tout au long des pages. J’avoue, que une grande partie du roman ne m’a pas fortement séduite. En effet, j’ai trouvé le rythme un peu lent. Les rebondissements tardent un peu trop à mon goût. Néanmoins, j’ai été fascinée dans les dernières pages par le machiavélisme dont a pu faire preuve l’auteur pour manipuler son lecteur. En effet, la fin m’a complètement cueillie. Je ne m’y attendais absolument pas, et cela a été une très agréable surprise qui a, finalement, relever le niveau général de ce roman.

D’un point de vue stylistique, c’est fidèle aux anciens romans de Michel Bussi. Je n’ai eu aucune réelle surprise.
Pour résumer, j’ai trouvé que Au soleil redouté était plutôt moyen. Bien que le dénouement relève le niveau, cela ne suffit pas à me convaincre pour cette fois.

Policier/ Thriller·Roman

Le Chasseur de regards

Le Chasseur de regards de Franck Thilliez, Livre de Poche, 456 pages

Alexander Zorbach, reporter dans un grand quotidien berlinois, a déjoué les plans du tristement célèbre Voleur de regards, un psychopathe ayant assassiné plusieurs enfants avant de leur prélever l’œil gauche. Mais ce dernier s’est évaporé dans la nature. Avec une nouvelle proie : Julian, le propre fils de Zorbach… Dans le même temps, l’un des meilleurs ophtalmologues du monde est soupçonné d’avoir pour le plaisir découpé les paupières de plusieurs femmes. Qui sont ces monstres ? Pourquoi une telle fascination morbide ? Zorbach, s’il veut retrouver son fils, va devoir se muer en chasseur…

Le Chasseur de regards est en fait la suite de Le Voleur de regards. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier tome pour comprendre ce second opus. Le roman peut donc se lire de façon indépendante.

Sébastien Fitzek nous livre encore une fois une histoire pleine de suspens et de rebondissements. Dès les premières lignes, aucun doute, nous sommes bien dans un thriller. L’intrigue se divise en deux pans. Celui de Alexander Zorbach qui est à la recherche de son fils et celui de Alina qui est une médium aveugle. J’avoue avoir préféré l’histoire d’Alina pour son originalité mais aussi pour la force de caractère du personnage. J’ai trouvé que son histoire était vraiment prenante et j’avoue que je languissais les passages où elle apparaissait. Sa détermination et son courage pousse à l’admiration. J’ai aimé ce personnage de femme forte plutôt que celui du journaliste en détresse.

L’intrigue est menée de main de maître. On sent que l’auteur maîtrise totalement l’exercice. L’ensemble est bien écrit et c’est vraiment très agréable à lire. Comme dans la plupart des thrillers, certains passages sont un peu « gores ». Les descriptions sont précises et chirurgicales. Si vous êtes un peu sensibles et que vous craignez tout ce qui touche aux yeux, je vous conseille de passer votre chemin car certains passages risquent de vous donner la chair de poule.

Bref, un vrai bon thriller à découvrir.

Policier/ Thriller·Roman

Pandemia

Pandemia de Franck Thilliez, Pocket

Comme chaque matin, Amandine a quitté sa maison de verre pour les locaux de l’Institut Pasteur. Mais ce matin-là est particulier. Appelée pour des prélèvements à la réserve ornithologique du Marquenterre, la microbiologiste est déconcertée : trois cadavres de cygnes gisent sur une étendue d’eau.
En forêt de Meudon, un homme et son chien ont été abattus. Dans l’étang tout proche, un sac de toile contenant des ossements : quatre corps en kit.
Et pendant ce temps, une grippe à la souche non identifiable vire à l’épidémie et fauche jusqu’aux plus robustes du quai des Orfèvres, mettant à l’épreuve Franck Sharko et Lucie Henebelle…

Est- ce que c’était le meilleur moment pour lire ce livre? Je me pose encore la question! Lire un roman s’appelant Pandemia en pleine pandémie de COVID? Autant dire que l’histoire va avoir un drôle d’écho! Pour couronner le tout… l’héroïne s’appelle Amandine, comme moi! Petite différence, elle est une pointe en épidémiologie et moi je suis…hypocondriaque!

Bref, avec ce roman, Franck Thilliez nous plonge dans une histoire glaçante, qui commence avec la mort de plusieurs oiseaux. Amandine est amenée à aller enquêter sur ces morts suspectes. Très vite, il s’avère que les cadavres sont porteurs d’une forme de nouvelle grippe très contagieuse. Cette dernière se transmets par contact mais aussi dans l’air (wait…ça me rappelle un truc!).  De son côté, Franck Sharko et Lucie Henebelle enquêtent sur des ossements qui vont finalement avoir un lien avec cette épidémie qui va directement frapper la brigade.

L’histoire est très prenante. Je me suis prise au jeu d’emblée. Il y a du suspens, des rebondissements, et c’est bien rythmé. En somme, cela rassemble tout ce que j’aime dans un thriller. Le tout est saupoudré de quelques descriptions bien senties comme sait les faire Mr Thilliez. Le roman a été écrit en 2016. Et pourtant, le lire en 2021, c’est revivre 2020… Au regard de ce que nous vivons actuellement, Pandemia prend une tout autre dimension. Ce qui devait paraître aberrant pour 2016 (genre ils veulent confiner tout un quartier pour éviter la propagation de la maladie), nous paraît finalement presque ordinaire…

Bien évidemment et comme dans tous ses romans, Frank Thilliez manie son intrigue avec brio. Le suspens est insoutenable et l’histoire semble millimétrée. L’auteur maîtrise le sujet et mène tranquillement son lectorat vers un final qu’il n’attend pas.

Le personnage de Franck Sharko est au centre de ce roman. Nous y retrouvons notre policier préféré dans toute sa splendeur bien qu’il soit pas mal mis en difficulté dans cet opus. J’ai été pour ma part, fascinée par le personnage d’Amandine. La jeune femme est très intelligente mais elle a également une discipline personnelle qui frise l’obsession. Elle fait preuve d’une ténacité à toute épreuve et a une sacrée force de caractère.

D’un point de vue stylistique, le roman est fidèle au style de Franck Thilliez. J’aime particulièrement le soin qu’il met dans ses descriptions mais également l’atmosphère qui se dégage de ce roman. 

Policier/ Thriller·Service Presse

Trois cartouches pour la Saint Innocent

Trois cartouches pour la Saint Innocent de Michel Embareck, L’Archipel

Jeanne Moreau – rien à voir avec l’actrice – a tué son mari qui la maltraitait depuis des années. Trois balles dans le dos en guise d’épitaphe.

Le soutien des réseaux sociaux et des associations de lutte contre les violences faites aux femmes lui a valu de n’effectuer qu’une partie de la peine à laquelle elle a été condamnée aux assises et de bénéficier d’une grâce accordée… le jour de la Saint-Innocent.

Explorant un angle mort de l’affaire, un journaliste à la retraite décide de rouvrir le dossier. La septuagénaire – que certains proches surnomment « la Ravajou » – est-elle bien la victime que les médias se sont plu à dépeindre ?

J’ai découvert ce roman dans le cadre des Masse Critique de Babelio.

Babelio

J’aime beaucoup les romans policiers et thrillers. J’attendais donc de découvrir avec beaucoup d’impatience cette lecture.

Le roman raconte une enquête faite des années après le crime, ce qui constitue une vraie originalité. Le lecteur suit donc un journaliste à la retraite qui se penche sur le cas de Jeanne Moreau qui a tué son mari, il y a plusieurs années de cela. 

L’intrigue en elle même ne m’a pas vraiment emportée… Le récit alterne le point de vue du journaliste et celui de la meurtrière.  Les deux se répondent tout au long de la lecture. Néanmoins, malgré ces changements fréquents, j’ai trouvé que l’ensemble manquait de punch et de rythme. Il y a très peu de rebondissements et j’avoue m’être un peu ennuyée.

Franck Wagner, le journaliste, est un personnage au fort charisme mais il ne m’a pas séduite non plus. Je l’ai trouvé un peu papi gâteau, et je ne m’attendais pas du tout à croiser un tel personnage dans ce livre.

Jeanne Moreau quant à elle, reste un personnage mystérieux et très difficile à cerner. Bien que plus sympathique que son pendant masculin, elle n’a pas su non plus éveiller mon intérêt.

D’un point de vue stylistique, j’ai trouvé l’ensemble un peu plat, sans réel relief.

Bref, vous l’aurez compris, je me suis ennuyée en lisant ce roman et je ne sais pas si je renouvellerai l’essai avec cet auteur.

S

Policier/ Thriller

Mr Mercedes

Mr Mercedes de Stephen King, Albin Michel

Pour résumer:

Foncer sur une foule dans sa SL 500 12 cylindres : le moment le plus grisant de la vie de Mr Mercedes. Et le carnage lui a tellement plu qu’il n’a qu’une envie : recommencer.

Au plus vite…

Ce que j’en pense:

Amateurs de Stephen King, vos habitudes vont être largement bousculées. Ici, l’auteur nous livre un thriller plus qu’un livre de style « horreur ». 

L’intrigue nous livre l’histoire de Bill Hodges, un ancien flic, qui réouvre l’enquête autour de Mr Mercedes. Ce dernier avait fait un vrai massacre en fonçant dans une foule. Il semblerait que le tueur veuille reprendre du service, comme il l’écrit dans la lettre qu’il adresse directement au policier retraité.

L’enquête est lancée sur les chapeaux de roues et le lecteur suit donc avec attention l’avancée des recherches de Bill Hodges. Le suspens est intense et les rebondissements se multiplient. Lorsque l’étau se resserre, le point de vue de Mr Mercedes devient vraiment intéressant. En effet, se croyant inaccessible, il ne se sent pas en danger. Cela rend l’enquête d’autant plus passionnante. J’ai vraiment apprécié le choix narratif de Stephen King qui crée ainsi une certaine tension.

Les deux personnages principaux sont fascinants. J’avoue avoir eu plus d’intérêt pour l’esprit tortueux de Mr Mercedes (est-ce que cela fait de moi quelqu’un de tordue?) que pour celui de l’ancien policier. Je trouve que l’auteur a l’art de décrire les personnalités les plus monstrueuses. C’est d’ailleurs ce que j’aime le plus dans ses romans. Le pan psychologique est toujours très intéressant. Bill Hodges est à mon goût un peu trop stéréotypé et aurait mérité un peu plus de relief.

Quant au style de l’auteur, j’avoue que je le préfère dans son genre d’origine plutôt que dans le thriller. Même si la tension est vraiment présente, j’ai trouvé certains passages un peu ennuyeux.

Bref, même si j’ai été fascinée par le personnage de Mr Mercedes, j’avoue que la lecture générale du roman ne m’a pas emballée plus que cela.

Ma chronique en vidéo: