Atelier d’écriture

© Fred Hedin

Un mal de tête affreux me tenaille. J’ouvre péniblement les yeux, éblouie par la luminosité ambiante. Où suis- je? Je ne reconnais pas les lieux. Je me redresse sur mon postérieur et me frotte les tempes vigoureusement. Tout semble en ruine autour de moi. Quel est cette drôle de bâtisse? Devant moi se dresse un escalier brinquebalant. Il ne lui reste que quelques marches. On dirait que le bâtiment a été bombardé. La dernière chose dont je me souvienne, c’est de m’être mise au lit avec une migraine fulgurante. Je me lève lentement, époussette mon pantalon et prend le parti de visiter les lieux. Quelques pas me suffisent pour faire le tour de cet étage. Le carrelage est d’un autre temps, les briques sont apparentes, et les fenêtres ouvertes sur le néant dévoilent un paysage de verdure infinie. Un autre escalier bien plus sûr semble descendre à l’étage en dessous mais quelque chose semble me retenir ici. Je balaie à nouveau la pièce du regard. Un bout de papier attire mon attention. Je me penche, le ramasse, le lis et soudain je comprends, sous le choc. Il ne faut pas descendre, il faut monter. Une petite voix intérieure me chuchote que derrière les pires épreuves se cachent parfois le bonheur. Je prends mon courage à deux mains et commence à gravir l’escalier. Je me prends les pieds dans les planches vermoulues et manque de tomber plusieurs fois. Au fur et à mesure de mon ascension, des souvenirs me reviennent: le goût de la tarte aux fraises, ma rencontre avec mon mari, la naissance de nos jumeaux, la mort de mon père et ce mal de tête qui aura eu raison de moi. Arrivée tout en haut, je vois une lumière et une chaleur rassurante m’envahit. Est- ce ceci le bonheur? Je me retourne une dernière fois et regarde ma vie bien en face puis finalement je lui dis aurevoir en passant le seuil du paradis.

Les autres textes sont sur le blog de Bricabook.